Le rite en suisse

Histoire et Fondation de la préfecture du Comté de Genève

Les valeurs et les principes

L'approche humaine du Rite Ecossais rectifié

Histoire et fondation de la Préfecture du Comté de Genève.

Le choix du nom du Comté de Genève, pour notre préfecture, s’est fait tout naturellement, puisque ses Chevaliers sont établis dans tout le Genevois, lequel va bien au-delà du Grand Genève actuel. Comme dans toute l’histoire des territoires habités, le désir de s’agrandir et d’en conquérir de nouveaux, a été la principale occupationde la grande, comme de la petite noblesse. Genève et sa région, à l’époque médiévale, ne font pas exception.

La résidence officielle des Comtes de Genève, fut d’abord le Château de Genève, en plein cœur de la vieille ville, au Bourg-de-Four aujourd’hui disparu, puis au Château de La Roche (aujourd’hui la Roche-sur-Foron) à partir de 1219)

Le titre de comte de Genève, en latincomes Gebenensis, était porté par les seigneurs ayant l’autorité sur le territoire du Genevois et sa ville principale, Genève. Il a été porté, depuis le milieu du 11e siècle, par dix-sept seigneurs appartenant à la maison de Genève. À la fin du 14e siècle, il passe à la maison de Thoire-Villars, avant que le comté n’entre dans les possessions de la maison de Savoie,

Le titre de « comte de Genève » s’est transmis, depuis le 11e siècle, de façon héréditaire, de mâle, en mâle, et par ordre de primogéniture, au sein de la maison de Genève, respectant ainsi la loi salique qui exclut les femmes.

Une famille dite « Genève », les Géroldiens, fait son apparition à cette même période, mais aucun lien de parenté n’est avancé. Le premier comte mentionné est un certain Gérold ou Giraud, attesté au milieu du 11e siècle. Il est mentionné en 1034, en tant que « prince de la région ». Il semble avoir été placé comme comte par le dernier roi de Bourgogne Rodolphe III. Les Genève appartiennent à l’entourage de la grande famille des Rodolphiens.

La Bourgogne a joué un rôle important pour le Comté de Genève, et cela nous ravit, car notre préfecture du Comté de Genève est sur les terres de la Ve province de Bourgogne dans laquelle nous espérons un jour réveiller le Grand prieuré de Bourgogne.

Du futur qui nous fait rêver, revenons au passé, et à l’histoire qui nous intéresse.

Si les comtes règnent bien sur le Comté de Genève, leurs droits sur la cité font toutefois débat. Certains historiens considèrent qu’ils ne les ont jamais possédés, et que seul l’évêque, élevé au rang de Prince, a reçu ces droits du Saint-Empire romain germanique, dont Genève faisait partie, comme l’atteste l’aigle couronné sur ses armoiries actuelles. D’autres pensent que les comtes de Genève les ont détenus jusqu’au traité de Seyssel, en 1124, où le comte Aymon Ier reconnaît le pouvoir temporel du Prince-Évêque de Genève.

Mais alors, quels furent vraiment les premiers comtes de Genève?

La première mention d’un comte de Genève, à la fin du VIIIe siècle, est celle de Reynier, seigneur du Comté, dont les Géroldiens prétendront descendre. Son fils Olivier est le compagnon et ami de Roland, neveu de Charlemagne,

En traversant les Pyrénées, les deux amis et leur troupe, arrière-garde de l’armée de Charlemagne, furent attaqués par les Sarrasins, le 15 août 778, au défilé de Roncevaux. Voyant le désastre, Olivier supplia Roland d’appeler Charlemagne en renfort, au moyen de son olifant. Mais Roland, certain qu’ils viendraient seuls à bout de leurs assaillants, refusa et continua de se battre vaillamment avec sa fidèle épée Durandal. Ce fut seulement lorsqu’il vit Olivier tomber à ses côtés, qu’il se décida à souffler dans son olifant. Si fort que ses veines éclatèrent. Mais il était trop tard, et tous périrent en chevaliers.

Comme référence chevaleresque, on peut difficilement mieux faire.

Selon une autre source, Manassès, en 890, semblerait être le premier comte de Genève.

Il s’ensuit une longue liste de comtes de Genève, toujours sous l’égide de la Maison de Bourgogne.

C’est à la fin du XIIIe siècle que le fils d’Amédée Ier, Amédée II, porte définitivement sur son blason les armes du comté de Genève, qui sont aujourd’hui encore celles de la ville de La Roche-sur-Foron en Haute-Savoie. C’est le blason que notre Préfecture a choisi, car il représente exactement ce que nous sommes, des Chevaliers dispersés aux 4 coins du comté, mais unis par notre foi chrétienne. Voici comment il s’énonce : « D’or à quatre points, équipolés, d’azur ».

En clair, il comporte 3 rangées de 3 carrés. Les 4 carrés au 4 coins sont d’or, et les 5 autres formant une croix sont d’azur.

Au XIVe siècle eut lieu un événement mondial, dont les comtes de Genève furent responsables. Qui aurait pensé, à cette époque, que ce bout-du-monde (lieu-dit bien connu des Genevois) allait diviser la terre entière, par un membre de l’illustre famille régnante.

Né en 1342 à Genève, Robert de Genève, frère du Comte héritier, est évêque à Thérouanne, dans le comté d’Artois. Nommé archevêque, puis cardinal, en 1371, il fait activement partie des cardinaux qui invalident l’élection du pape italien Urbain VI, très impopulaire. Le 20 septembre 1378, il est élu antipape à Fondi, dans les États pontificaux, sous le nom de Clément VII. Son couronnement marquera le début du Grand Schisme d’Occident qui divisera l’Église catholique romaine jusqu’en 1417. Deux mois plus tard, la France prend parti pour Clément VII, tandis que l’Angleterre soutient Urbain VI. L’Europe se divise ainsi entre urbanistes et clémentins, et la plupart des Églises d’Orient se rangeront du côté de Clément VII. Ce dernier espère déloger Urbain VI du Vatican avec l’aide de mercenaires français, en assiégeant le château Saint-Ange, à Rome. Malgré la chute de la forteresse, sa tentative échoue et Clément VII se retire à Naples, où la reine Jeanne Ière, dite la Reine Jeanne, reconnaît son autorité. Mais les Napolitains lui préfèrent Urbain VI, et Clément VII s’installe bientôt en Avignon.

Cette dualité sème la plus profonde confusion au sein de la chrétienté, certains   territoires ne sachant plus à quel pape obéir. La division entre la France et l’Angleterre sur la question prolonge encore la guerre de Cent Ans. La France y gagne une opportunité d’intervenir dans la politique italienne. Non content de reconnaître la légitimité de Clément VII de son vivant, le roi de France Charles V le Sage, l’affirmera encore à la mort du pontife en le déclarant « authentique berger de l’Église ». Clément VII lui-même restera convaincu de sa légitimité jusqu’à son dernier souffle, le 16 septembre 1394 à Avignon.

Après ce tumulte mondial, revenons pour conclure cette page historique au comté de Genève, dont les derniers descendants de cette branche épique s’est éteinte. Le titre passe par mariage à la maison de Thoire-Villars à partir de 1394, à la suite de la mort du dernier comte de la maison de Genève, la même année que son frère Clément VII.

En 1402, Odon de Villars vend le comté de Genève au duc de Savoie Amédée VIII, pour 45000 francs or. Ses héritiers en contestent la vente. Après 23 ans de luttes et de procès, Amédée VIII rachète à tous les prétendants leurs droits sur le comté.

Le comté de Genève devient ainsi duché de Genève, en même temps que de Savoie. Genève, restée indépendante depuis plusieurs siècles, le sera définitivement après avoir chassé le Prince-Évêque Pierre de la Baume, en 1533. Celui-ci se réfugia dans le Pays de Gex, puis s’établit au Château d’Annecy qui devint, jusqu’au début du XVIIe siècle, la résidence officielle des princes-évêques de Genève, dont le dernier, François de Sales, renonçant à tous les titres de noblesses auxquels il avait droit, pratiqua une vie simple et rétablit le culte catholique et son enseignement dans toute la région. Sa Foi, ses engagements monastiques pour les femmes, ses écrits sur la prédestination pour dialoguer avec ceux de Calvin, lui valurent d’être canonisé en1665. Il aimait à rappeler que tout laïc peut se sanctifier en faisant joyeusement son devoir d’état, en lequel s’exprime la volonté de Dieu.

Un siècle plus tôt, la Réforme, officiellement déclarée en 1536, avait exaspéré son voisin le duché de Savoie. C’est pourquoi on peut comprendre l’envie impérieuse du duc Charles-Emmanuel de Savoie de posséder enfin cette ville.

Dans la nuit du 12 décembre 1602, solstice d’hiver, selon le calendrier Julien, Genève connut des heures tourmentées. Les Savoyards attaquèrent la cité avec quelques milliers d’hommes et leur avant-garde avait déjà franchi les remparts à l’aide d’échelles, lorsque l’alerte fut donnée. Il était prévu que les premiers soldats ouvrent les portes de la ville au gros des troupes, mais ils n’y parvinrent jamais. Cet échec sonna le glas du plan du duc de Savoie qui battit en retraite avant le lever du soleil – lui qui pensait qu’un simple revers de la main suffirait à conquérir la riche cité de Genève qu’il convoitait depuis un certain temps.

Cette défaite fut le coup d’arrêt des ambitions savoyardes dans la région et constitua un affront personnel pour Charles-Emmanuel. Non seulement il avait subi une humiliation sur le plan militaire, mais il dut aussi reconnaître l’indépendance de Genève lors du traité de Saint-Julien, en 1603. Cela mit un terme définitif à son projet de faire de la ville la capitale des Préalpes et de chasser les protestants de la région. Pour garantir le respect de leur parole, il fut interdit aux Savoyards de rassembler des troupes ou de construire des forts dans un rayon de quatre lieues autour de Genève, ainsi que d’y célébrer la messe. Et pour faire bonne mesure, la ville du bout du lac se vit libérée de l’obligation de payer des impôts à la maison de Savoie.

Entre parenthèse, presque cinq siècles plus tard, dans un geste d’apaisement œcuménique, la Rome protestante offrit à l’évêque de Genève, Vaud et Fribourg, Monseigneur Charles Morero, de célébrer une messe dans la cathédrale Saint-Pierre, le 19 février 2020. Mais cet événement important dut être reporté en raison du covid. Cette messe mémorable eut lieu le 4 mars 2022.

Nous terminons cette page d’histoire avec un petit intermède impérial. Genève a défendu fièrement son indépendance, sa liberté, ses franchises et sa glorieuse renommée. Nul n’a su ni n’a pu la séduire ni la conquérir, sauf un homme, Napoléon, qui ouvrit ses portes sans « pène ». De 1798 à Waterloo, elle fut le chef-lieu du département du Léman, de la République française, du Consulat et duIer Empire, dans un territoire totalement acquis à l’Empereur. Ce fut le seul coup de canif porté à son indépendance.

Par la suite, la Maison de Savoie deviendra royale, avec l’avènement de Victor-Emmanuel II, Roi d’Italie, en 1861. Cet éphémère royaume prendra fin après la Seconde Guerre mondiale, avec la proclamation de la République italienne, en 1946.

Ce qui met un point final à toute l’histoire de ce comté de Genève, mais un magnifique départ au sein du Directoire National Rectifié de France – Grand Directoire des Gaules.

Histoire et fondation de la Préfecture du Comté de Genève.

Le choix du nom du Comté de Genève, pour notre préfecture, s’est fait tout naturellement, puisque ses Chevaliers sont établis dans tout le Genevois, lequel va bien au-delà du Grand Genève actuel. Comme dans toute l’histoire des territoires habités, le désir de s’agrandir et d’en conquérir de nouveaux, a été la principale occupationde la grande, comme de la petite noblesse. Genève et sa région, à l’époque médiévale, ne font pas exception.

La résidence officielle des Comtes de Genève, fut d’abord le Château de Genève, en plein cœur de la vieille ville, au Bourg-de-Four aujourd’hui disparu, puis au Château de La Roche (aujourd’hui la Roche-sur-Foron) à partir de 1219)

Le titre de comte de Genève, en latincomes Gebenensis, était porté par les seigneurs ayant l’autorité sur le territoire du Genevois et sa ville principale, Genève. Il a été porté, depuis le milieu du 11e siècle, par dix-sept seigneurs appartenant à la maison de Genève. À la fin du 14e siècle, il passe à la maison de Thoire-Villars, avant que le comté n’entre dans les possessions de la maison de Savoie,

Le titre de « comte de Genève » s’est transmis, depuis le 11e siècle, de façon héréditaire, de mâle, en mâle, et par ordre de primogéniture, au sein de la maison de Genève, respectant ainsi la loi salique qui exclut les femmes.

Une famille dite « Genève », les Géroldiens, fait son apparition à cette même période, mais aucun lien de parenté n’est avancé. Le premier comte mentionné est un certain Gérold ou Giraud, attesté au milieu du 11e siècle. Il est mentionné en 1034, en tant que « prince de la région ». Il semble avoir été placé comme comte par le dernier roi de Bourgogne Rodolphe III. Les Genève appartiennent à l’entourage de la grande famille des Rodolphiens.

La Bourgogne a joué un rôle important pour le Comté de Genève, et cela nous ravit, car notre préfecture du Comté de Genève est sur les terres de la Ve province de Bourgogne dans laquelle nous espérons un jour réveiller le Grand prieuré de Bourgogne.

Du futur qui nous fait rêver, revenons au passé, et à l’histoire qui nous intéresse.

Si les comtes règnent bien sur le Comté de Genève, leurs droits sur la cité font toutefois débat. Certains historiens considèrent qu’ils ne les ont jamais possédés, et que seul l’évêque, élevé au rang de Prince, a reçu ces droits du Saint-Empire romain germanique, dont Genève faisait partie, comme l’atteste l’aigle couronné sur ses armoiries actuelles. D’autres pensent que les comtes de Genève les ont détenus jusqu’au traité de Seyssel, en 1124, où le comte Aymon Ier reconnaît le pouvoir temporel du Prince-Évêque de Genève.

Mais alors, quels furent vraiment les premiers comtes de Genève?

La première mention d’un comte de Genève, à la fin du VIIIe siècle, est celle de Reynier, seigneur du Comté, dont les Géroldiens prétendront descendre. Son fils Olivier est le compagnon et ami de Roland, neveu de Charlemagne,

En traversant les Pyrénées, les deux amis et leur troupe, arrière-garde de l’armée de Charlemagne, furent attaqués par les Sarrasins, le 15 août 778, au défilé de Roncevaux. Voyant le désastre, Olivier supplia Roland d’appeler Charlemagne en renfort, au moyen de son olifant. Mais Roland, certain qu’ils viendraient seuls à bout de leurs assaillants, refusa et continua de se battre vaillamment avec sa fidèle épée Durandal. Ce fut seulement lorsqu’il vit Olivier tomber à ses côtés, qu’il se décida à souffler dans son olifant. Si fort que ses veines éclatèrent. Mais il était trop tard, et tous périrent en chevaliers.

Comme référence chevaleresque, on peut difficilement mieux faire.

Selon une autre source, Manassès, en 890, semblerait être le premier comte de Genève.

Il s’ensuit une longue liste de comtes de Genève, toujours sous l’égide de la Maison de Bourgogne.

C’est à la fin du XIIIe siècle que le fils d’Amédée Ier, Amédée II, porte définitivement sur son blason les armes du comté de Genève, qui sont aujourd’hui encore celles de la ville de La Roche-sur-Foron en Haute-Savoie. C’est le blason que notre Préfecture a choisi, car il représente exactement ce que nous sommes, des Chevaliers dispersés aux 4 coins du comté, mais unis par notre foi chrétienne. Voici comment il s’énonce : « D’or à quatre points, équipolés, d’azur ».

En clair, il comporte 3 rangées de 3 carrés. Les 4 carrés au 4 coins sont d’or, et les 5 autres formant une croix sont d’azur.

Au XIVe siècle eut lieu un événement mondial, dont les comtes de Genève furent responsables. Qui aurait pensé, à cette époque, que ce bout-du-monde (lieu-dit bien connu des Genevois) allait diviser la terre entière, par un membre de l’illustre famille régnante.

Né en 1342 à Genève, Robert de Genève, frère du Comte héritier, est évêque à Thérouanne, dans le comté d’Artois. Nommé archevêque, puis cardinal, en 1371, il fait activement partie des cardinaux qui invalident l’élection du pape italien Urbain VI, très impopulaire. Le 20 septembre 1378, il est élu antipape à Fondi, dans les États pontificaux, sous le nom de Clément VII. Son couronnement marquera le début du Grand Schisme d’Occident qui divisera l’Église catholique romaine jusqu’en 1417. Deux mois plus tard, la France prend parti pour Clément VII, tandis que l’Angleterre soutient Urbain VI. L’Europe se divise ainsi entre urbanistes et clémentins, et la plupart des Églises d’Orient se rangeront du côté de Clément VII. Ce dernier espère déloger Urbain VI du Vatican avec l’aide de mercenaires français, en assiégeant le château Saint-Ange, à Rome. Malgré la chute de la forteresse, sa tentative échoue et Clément VII se retire à Naples, où la reine Jeanne Ière, dite la Reine Jeanne, reconnaît son autorité. Mais les Napolitains lui préfèrent Urbain VI, et Clément VII s’installe bientôt en Avignon.

Cette dualité sème la plus profonde confusion au sein de la chrétienté, certains   territoires ne sachant plus à quel pape obéir. La division entre la France et l’Angleterre sur la question prolonge encore la guerre de Cent Ans. La France y gagne une opportunité d’intervenir dans la politique italienne. Non content de reconnaître la légitimité de Clément VII de son vivant, le roi de France Charles V le Sage, l’affirmera encore à la mort du pontife en le déclarant « authentique berger de l’Église ». Clément VII lui-même restera convaincu de sa légitimité jusqu’à son dernier souffle, le 16 septembre 1394 à Avignon.

Après ce tumulte mondial, revenons pour conclure cette page historique au comté de Genève, dont les derniers descendants de cette branche épique s’est éteinte. Le titre passe par mariage à la maison de Thoire-Villars à partir de 1394, à la suite de la mort du dernier comte de la maison de Genève, la même année que son frère Clément VII.

En 1402, Odon de Villars vend le comté de Genève au duc de Savoie Amédée VIII, pour 45000 francs or. Ses héritiers en contestent la vente. Après 23 ans de luttes et de procès, Amédée VIII rachète à tous les prétendants leurs droits sur le comté.

Le comté de Genève devient ainsi duché de Genève, en même temps que de Savoie. Genève, restée indépendante depuis plusieurs siècles, le sera définitivement après avoir chassé le Prince-Évêque Pierre de la Baume, en 1533. Celui-ci se réfugia dans le Pays de Gex, puis s’établit au Château d’Annecy qui devint, jusqu’au début du XVIIe siècle, la résidence officielle des princes-évêques de Genève, dont le dernier, François de Sales, renonçant à tous les titres de noblesses auxquels il avait droit, pratiqua une vie simple et rétablit le culte catholique et son enseignement dans toute la région. Sa Foi, ses engagements monastiques pour les femmes, ses écrits sur la prédestination pour dialoguer avec ceux de Calvin, lui valurent d’être canonisé en1665. Il aimait à rappeler que tout laïc peut se sanctifier en faisant joyeusement son devoir d’état, en lequel s’exprime la volonté de Dieu.

Un siècle plus tôt, la Réforme, officiellement déclarée en 1536, avait exaspéré son voisin le duché de Savoie. C’est pourquoi on peut comprendre l’envie impérieuse du duc Charles-Emmanuel de Savoie de posséder enfin cette ville.

Dans la nuit du 12 décembre 1602, solstice d’hiver, selon le calendrier Julien, Genève connut des heures tourmentées. Les Savoyards attaquèrent la cité avec quelques milliers d’hommes et leur avant-garde avait déjà franchi les remparts à l’aide d’échelles, lorsque l’alerte fut donnée. Il était prévu que les premiers soldats ouvrent les portes de la ville au gros des troupes, mais ils n’y parvinrent jamais. Cet échec sonna le glas du plan du duc de Savoie qui battit en retraite avant le lever du soleil – lui qui pensait qu’un simple revers de la main suffirait à conquérir la riche cité de Genève qu’il convoitait depuis un certain temps.

Cette défaite fut le coup d’arrêt des ambitions savoyardes dans la région et constitua un affront personnel pour Charles-Emmanuel. Non seulement il avait subi une humiliation sur le plan militaire, mais il dut aussi reconnaître l’indépendance de Genève lors du traité de Saint-Julien, en 1603. Cela mit un terme définitif à son projet de faire de la ville la capitale des Préalpes et de chasser les protestants de la région. Pour garantir le respect de leur parole, il fut interdit aux Savoyards de rassembler des troupes ou de construire des forts dans un rayon de quatre lieues autour de Genève, ainsi que d’y célébrer la messe. Et pour faire bonne mesure, la ville du bout du lac se vit libérée de l’obligation de payer des impôts à la maison de Savoie.

Entre parenthèse, presque cinq siècles plus tard, dans un geste d’apaisement œcuménique, la Rome protestante offrit à l’évêque de Genève, Vaud et Fribourg, Monseigneur Charles Morero, de célébrer une messe dans la cathédrale Saint-Pierre, le 19 février 2020. Mais cet événement important dut être reporté en raison du covid. Cette messe mémorable eut lieu le 4 mars 2022.

Nous terminons cette page d’histoire avec un petit intermède impérial. Genève a défendu fièrement son indépendance, sa liberté, ses franchises et sa glorieuse renommée. Nul n’a su ni n’a pu la séduire ni la conquérir, sauf un homme, Napoléon, qui ouvrit ses portes sans « pène ». De 1798 à Waterloo, elle fut le chef-lieu du département du Léman, de la République française, du Consulat et duIer Empire, dans un territoire totalement acquis à l’Empereur. Ce fut le seul coup de canif porté à son indépendance.

Par la suite, la Maison de Savoie deviendra royale, avec l’avènement de Victor-Emmanuel II, Roi d’Italie, en 1861. Cet éphémère royaume prendra fin après la Seconde Guerre mondiale, avec la proclamation de la République italienne, en 1946.

Ce qui met un point final à toute l’histoire de ce comté de Genève, mais un magnifique départ au sein du Directoire National Rectifié de France – Grand Directoire des Gaules.

Vous avez des questions ?

« La franc-maçonnerie intrigue depuis des siècles et nourrit parfois des idées reçues. Est-ce une société secrète ? Une religion ? Un cercle fermé réservé à quelques-uns ? Autant de questions que beaucoup se posent sans toujours trouver de réponses fiables.
Notre objectif ici n’est pas de tout dévoiler – car certaines choses doivent se vivre plutôt que se lire – mais de lever le voile sur les interrogations les plus courantes. Cette FAQ vous permettra de mieux comprendre l’esprit, les valeurs et la réalité d’une démarche maçonnique, loin des clichés. »

La franc-maçonnerie, une religion ?

Non. La franc-maçonnerie n’est pas une religion et n’impose pas de dogme. C’est une fraternité qui réunit des personnes de toutes croyances (ou sans croyance) autour de valeurs comme l’humanisme, la liberté de conscience et la solidarité.

Ce n’est pas un secret, c’est de la discrétion. Les membres parlent librement de leur appartenance, mais certains rituels et symboles restent réservés aux initiés pour garder une dimension de vécu et de transmission. 

Pas du tout. Les loges maçonniques accueillent des personnes de tous horizons sociaux et professionnels. L’idée n’est pas d’avoir un statut, mais de travailler sur soi et avec les autres pour progresser ensemble et contribuer à une société plus fraternelle.